La Colombie avait décriminalisé la détention de petites quantités de cannabis et d’autres substances illicites en 2012. Mais depuis son arrivée à la tête du pays l’année dernière, le président Ivàn Duque met en place des actions qui interfèrent avec la constitution.
En juin 2019, la cour constitutionnelle a statué en la faveur des consommateurs, reconnaissant notamment la possession et l’usage de cannabis dans des lieux publics comme un droit fondamental du citoyen.
Conservatisme Vs. constitution libérale
Le président Duque s’est lancé depuis le début de son mandat dans une chasse aux sorcières très controversée. Arguant le renforcement des politiques publiques en matière de santé, il mène depuis lors une lutte anti drogues et anti toxicomanie extrêmement répressive. Or, celle-ci interfère avec les droits des citoyens, tels que la possession et l’usage à titre personnel de certains produits stupéfiants/illicites en petites quantités (cannabis, cocaïne, alcool, etc.).
Plus concrètement, le président a tenté de contourner le droit constitutionnel colombien en signant un décret autorisant les autorités policières à saisir les doses des détenteurs et consommateurs soupçonnés de trafic (donc hors du cadre de la consommation personnelle). Le décret obligeait par ailleurs les personnes saisies à se soumettre à une formation sur les dangers de la toxicomanie.
Les prétextes invoqués – rétablissement de l’ordre et de la sécurité publics, la protection sanitaire et sociale des populations mineures – n’ont pas été entendus par la cour constitutionnelle. En effet, le droit de consommer certaines substances, en petites quantités, à titre privé, dans des lieux publics a été confirmé. Apparemment, Ivàn Duque ne l’entend pas de cette oreille. Il aurait annoncé souhaiter persévérer.