Une mère soulage l’ichtyose de son fils grâce au cannabis thérapeutique

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2005

États-Unis: Carter Gray, bientôt trois ans, est né avec une maladie génétique très rare, l’ichtyose, qui touche principalement la peau. Celle-ci se caractérise, parmi d’autres symptômes, par une sécheresse extrême de l’épiderme et des muqueuses. Aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, il n’existe aucun traitement curatif. Les parents de Carter ont tenté le tout pour le tout : appliquer un baume réparateur fait maison à base de cannabis, supposé soulager diverses inflammations de la peau.

Diagnostic : l’ichtyose, la souffrance au quotidien

L’ichtyose atteint très sévèrement l’épiderme ainsi que les muqueuses. Dans certains cas, elle provoque l’apparition de squames sur l’ensemble du corps, sortes de pellicules de peau morte. Bien que la maladie ne provoque pas de démangeaison, les patients témoignent d’une douleur constante. La peau se craque, au point que les mouvements et les contacts entraînent l’apparition de plaies profondes, parfois des infections. Carter Grey, petit garçon âgé de bientôt trois ans, est atteint d’une forme assez invasive de la maladie. Il a été diagnostiqué quelques jours après sa naissance, notamment à cause du fait qu’il ne pouvait pas fermer les yeux.

Pas de guérison possible

Très rare, l’ichtyose, donc, puisqu’on dénombre officiellement moins de 900 patients en France et une naissance pour 100 000 aux Etats-Unis. La maladie demeure encore très méconnue ; il n’existe à ce jour aucun traitement curatif efficace. Les parents de Carter vivent un véritable calvaire : un enfant perpétuellement en souffrance, un protocole de soin peu probant et extrêmement douloureux, pas de conseil médical en matière de soins de support. Le petit garçon doit en effet subir une séance de desquamation plusieurs fois par semaine.

En parallèle, les solutions alternatives demeurent tout autant inopérantes, car la maladie évolue vite : massages aux huiles végétales réparatrices, préparations à base d’huiles essentielles cicatrisantes, bains chauds à l’avoine, réputés agir sur les problèmes de peau.

Un baume à base de cannabis thérapeutique redonne espoir

Le cannabis aurait une action efficace sur certaines affections inflammatoires de la peau ? C’est ce que découvre la mère de Carter au fil de ses recherches sur Internet, elle-même usagère de cannabis thérapeutique, délivré légalement au Nevada par des structures agrées, Etat dans lequel la famille réside.  En 2017, elle décide de confectionner un baume réparateur elle-même, à base de fleurs de cannabis, qu’elle applique régulièrement sur tout le corps de son fils. Elle témoigne d’une amélioration de l’état du petit garçon rapidement visible.

Quelques mois plus tard, les tissus semblent être assainis : les squames se raréfient, les cheveux poussent (l’apparition de plaques sur le cuir chevelu bloque la pousse des cheveux), l’enfant transpire normalement, il peut presque fermer les yeux.

Le cannabis thérapeutique, médicament topique ?

Plusieurs médecins américains, dermatologues, confirment que si la communauté scientifique internationale ne connaît pas tout le spectre thérapeutique du cannabis sur l’organisme, la plante a néanmoins montré son efficacité sur des pathologies dermatologiques telles que le psoriasis, généralement très difficiles à soulager.

Le cannabis thérapeutique (qui contient du CBD et THC), préparé en crème pour un usage topique, aurait une action antioxydante et anti-inflammatoire. Par ailleurs, ce type d’administration ne provoquerait pas ou peu d’effets psychoactifs indésirables (plutôt une sensation d’apaisement, entre autres). On y voit dans les pays qui l’autorisent (une trentaine de pays et 29 Etats américains en 2019) une alternative aux anti-inflammatoires dits traditionnels, types opioïdes ou anti-inflammatoires non stéroïdiens, à même de provoquer des effets secondaires parfois sévères (dépendance, accoutumance, problèmes digestifs, insuffisance rénale, etc.).

En France, alors qu’un essai clinique sur l’action du cannabis thérapeutique contre les douleurs réfractaires à toute forme de traitement est en passe d’être autorisé par le ministère de la Santé, le cannabis demeure une substance prohibée.

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